A Une Femme De Paul Verlaine Di

June 2, 2024, 3:30 am

24 avril 2013 3 24 / 04 / avril / 2013 21:06 A une femme A vous ces vers de par la grâce consolante De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux, De par votre âme pure et toute bonne, à vous Ces vers du fond de ma détresse violente. C'est qu'hélas! le hideux cauchemar qui me hante N'a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux, Se multipliant comme un cortège de loups Et se pendant après mon sort qu'il ensanglante! Oh! je souffre, je souffre affreusement, si bien Que le gémissement premier du premier homme Chassé d'Eden n'est qu'une églogue au prix du mien! Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme Des hirondelles sur un ciel d'après-midi, Chère, par un beau jour de septembre attiédi. Paul Verlaine. Travail préliminaire: Avant d'entamer l'explication ou le commentaire d'un texte poétique, l'apprenant doit toujours se poser les quatre questions suivantes: - Qui parle dans ce poème et à qui s'adresse-t-il? (entrée énonciative) - Quels sont les verbes que le poète a employés pour exprimer ses sentiments ou ses pensées?

A Une Femme De Paul Verlaine Di

* en [ M]: consonne nasale et sonore: âme (v2), ma (v4), cauchemar qui me (v5), se multipliant comme (v7) Il faut montrer dans le même cadre d'analyse que le mètre et le rythme de ce sonnet s'accordent bien avec la profondeur du ou des thèmes développés (l'harmonie imitative) II- Représentation de la femme aimée: Dans la deuxième partie du commentaire, il faut mettre l'accent sur l'image que présente Verlaine de sa bien-aimée: elle est en effet décrite comme une femme parfaite (idolâtrée) à qui le poète voue un véritable culte. Autant dire que chez Verlaine, comme chez la plupart des poètes de sa génération, l'adoration de la femme devient carrément une religion: divinisée et sacralisée, la belle vierge vénérée devient le symbolise d'un Idéal et d'un Absolu (de beauté, de pureté et de perfection) inaccessibles. - Dédié à la femme adorée, ce sonnet s'apparente d'ailleurs, par sa structure lexicale fondée, tout comme sa texture phonique, essentiellement sur la répétition (A vous ces vers, a vous ces vers (v1-v3, 4), de par, de par (v1, v3), je souffre, je souffre (v9), premier, premier (v10)), comme, comme (v7-v12), à un hymne religieux, d'autant plus que le poète se compare dans le premier tercet à Adam, le premier homme chassé d'Eden.

A Une Femme De Paul Verlaine

Ces vers acquièrent ainsi la forme d'une litanie lyrique qui mime fidèlement les gémissements de l'âme affligée de l'amoureux solitaire. C'est une messe poétique célébrée en hommage à la Muse. Cette dimension religieuse est centrale dans ce poème. - Une sous partie du développement devrait être consacrée à la fascination irrésistible qu'exerce le regard de la bien-aimée sur le poète: en contemplant les « grands yeux » de sa maîtresse, celui-ci transcende le monde réel et accède à un Ailleurs onirique et paradisiaque où tout est « doux » (v2) et agréable. - Par ailleurs, les yeux charmants de la femme vénérée reflètent une âme « pure et toute bonne » (v3): ça nous renvoie à la thèse platonicienne selon laquelle les yeux sont le miroir de l'âme et c'est justement le paysage intérieur de cette créature angélique qui se présente à la contemplation de l'adorateur charmé (envoûté). Dans un monde placé sous le double signe de la fausseté et de l'hypocrisie, l'âme pure que l'on devine derrière ces yeux représente un havre de paix et d'authenticité.

Arrivés dans la capitale belge, Verlaine et Rimbaud mènent une vie de bohème remplie de cafés et d'alcool. Ce dernier est d'ailleurs loin d'être étranger à Paul, qui noyait déjà ses démons dans de l'absinthe. Toutefois, Mathilde débarque à Bruxelles le 20 juillet, accompagnée de sa mère. Elle souhaite sauver son mariage et convaincre Paul de rentrer avec elle à Paris. Le poète accepte, mordu de culpabilité depuis sa fuite en Belgique. Mais Arthur les suit, et Paul s'enfuit de nouveau avec son amant au niveau de la frontière de Quiévrain. Cela ne fait qu'accentuer la culpabilité qu'éprouve Paul. Dans une lettre adressée à sa femme, celui-ci écrit: « Misérable fée carotte, princesse souris, punaise […]. Vous avez peut-être tué le cœur de mon ami. Je rejoins Rimbaud, s'il veut encore de moi après cette trahison que vous m'avez fait faire. » Verlaine et Rimbaud à Londres En septembre 1872, les deux poètes quittent Bruxelles pour Londres. Fauchés, Paul et Arthur sont contraints de donner des leçons de français ou de latin dans la capitale britannique.